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La relaxation dynamique en sophrologie

    Relaxation dynamique & Sophrologie

    Le cœur de la sophrologie est constitué d’une méthode qui évolue au fil de différents degrés de « relaxation dynamique » (R.D.) complétés par des techniques spécifiques.

    La démarche sophrologique privilégie avant tout l’expérience vécue et l’autonomie. Le sophrologue va guider l’apprentissage des techniques et méthodes qui pourront ensuite être utilisées de façon autonome par chacun dans sa vie quotidienne.

    Chaque séance comprend trois temps essentiels :

    • Une étape pré-pratique (avant la pratique à proprement parler), avec notamment une information sur le déroulé de la pratique.
    • La pratique elle-même, où chacun reste libre d’adapter les propositions du praticien ; ce temps de pratique prend volontiers de plus en plus de place au fil des rencontres, notamment lors des relaxations dynamiques.
    • Une étape post-pratique, un temps de partage après la pratique, qui permet de délivrer le ressenti corporel et d’intégrer de manière plus importante l’expérience, avec l’accompagnement sans jugement ni interprétation du praticien. Cette étape permet de plus de bénéficier d’éventuelles recommandations pour l’entraînement personnel.

    Les techniques de sophrologie se pratiquent en état de conscience sophronique aussi appelée seuil  « sophro-liminal » (seuil entre veille et sommeil) qui favorise la détente corporelle et mentale et développe ainsi la conscience.

    La relaxation dynamique

    Les trois premiers degrés de la relaxation dynamique s’inspirent de techniques orientales adaptées à notre culture et nos habitudes occidentales dans une visée plus pragmatique.

    Pratiquées dans les postures de la vie courante, debout, assis sur une chaise et allongé, sans musique ou autre artifice éloignant l’expérience du quotidien, elles représentent l’un des piliers de la sophrologie. Elles visent à la mobilisation de nos capacités et au développement d’une plus grande qualité de conscience dans des objectifs à long terme.

    L’apprentissage de chaque degré nécessite environ trois mois, sous réserve d’un entraînement personnel régulier.

    Détaillons davantage les quatre premiers degrés de la relaxation dynamique, fondamentaux de la méthode sophrologique.

    La relaxation dynamique du 1er degré (RD1)

    Le premier degré de la relaxation dynamique représente en lui-même une pédagogie de la concentration.

    Elle se compose de stimulations corporelles réalisées debout, assis, les yeux fermés, le plus souvent en synchronisation avec la respiration, suivies de temps d’intégration dans l’immobilité.

    Ce premier degré s’inspire d’une forme de yoga indien. Il vise à renforcer notre schéma corporel à travers une perception affinée de notre corps, son tonus, sa représentation dans l’espace, etc. Il s’agit ainsi de renforcer la présence du corps dans la conscience, de libérer toutes les sensations ou toutes les tensions corporelles inutiles (« relaxation »), d’amener une plus grande qualité de présence du corps pour une meilleure efficacité dans l’action.

    Ce premier degré est la base de tout le travail sophrologique et est associé au présent.

    La relaxation dynamique du 2ᵉ degré (RD2)

    Cette dynamique, inspirée de méditations bouddhiques, se fait presque uniquement assis sur une chaise et on y apprend à contempler son schéma corporel. Si la concentration (1er degré) peut nécessiter un effort, la contemplation est « la constatation passive d’une présence (sans intervention) » (A. Caycédo) dans un état de réceptivité vigile.

    On continue d’être attentif aux informations corporelles, avec des stimulations synchronisées avec la respiration, en y ajoutant une nouvelle qualité de présence aux phénomènes psychiques (pensée, perception affinée de soi dans l’environnement, etc.).

    Il s’agit de continuer de renforcer le schéma corporel, de valoriser l’image du corps, d’aller vers une image de soi la plus juste possible et de mieux nous adapter à notre environnement.

    Ce second degré est associé aux techniques spécifiques associées au futur, utilisées notamment pour la préparation aux changements.

    La relaxation dynamique du 3ᵉ degré (RD3)

    Cette dynamique, inspirée de la méditation Zazen, vise l’intégration harmonieuse des deux pôles insécables de l’être : le corps et l’esprit.

    Dans une posture active ou « anatomique » spécifique, on y apprend particulièrement à méditer avec le corps et non plus sur le corps.

    Avec cette pratique est proposée une première marche méditative synchronisée avec la respiration et inspirée de la marche kinhin japonaise.

    Ce troisième degré est associé aux techniques spécifiques plaçant l’accent sur nos souvenirs positifs.

    La relaxation dynamique du 4ᵉ degré (RD4)

    Cette dynamique originale s’articule essentiellement autour des valeurs existentielles qu’elle invite chacun à renforcer à titre personnel, dans une perception neuve, « comme si c’était la première fois » (Husserl). La RD4 utilise pour cela une nouvelle posture d’ouverture, debout.

    Ce nouveau regard est mis en exergue dans une marche méditative spécifique, libre, volontiers réalisée à l’extérieur.

    Au final, la pratique des différents degrés de la relaxation dynamique enrichit l’Être. La présence du corps y reste prépondérante et est la base de toute la méthode, la base de la conscience elle-même, comme processus permettant l’intégration de toutes nos expériences.

    Progressivement, au fil de l’entraînement, le corps est vécu et ressenti avec plus de précision et de finesse, dans toute sa densité et unité (renvoi à la notion de corporalité), d’abord lors des pratiques, ensuite dans le quotidien.

    « … corps que je suis et non corps que j’ai, totalité indivisible qui caractérise mon être au monde comme visée incarnée. Le corps est sujet » (Merleau-Ponty, 1945).

    Les techniques spécifiques

    Ces techniques sont nombreuses et choisies en fonction de l’apprenant, sa demande et de ses besoins.

    Différentes techniques de respiration issues du yoga et des relaxations occidentales tel que :

    • Relaxation musculaire progressive (Jacobson).
    • Relaxation psychosensorielle (Vittoz).
    • Training autogène (Shultz).
    • La concentration sur un stimulus interne.
    • La préparation à un évènement.
    • L’évocation de souvenirs positifs.
    • La visualisation vient en complément de la relaxation dynamique pour travailler sur des objectifs ciblés, par exemple, la préparation à un examen, à un accouchement, la gestion de la douleur…
    • Visualiser, c’est comme imaginer. Utilisée en état de relaxation, l’imagination devient créatrice.

    Ces accompagnements plus spécifiques ou la méthode va s’adapter à la réalité corporelle et les possibilités de l’individu momentanément altéré lors de maladie, handicap, grossesse… Il s’agit essentiellement d’une adaptation, d’une personnalisation en séances individuelle, avec des objectifs immédiats, à court ou à moyen terme, adaptés aux besoins de chacun.