Chacun d’entre nous devrait pouvoir être en paix, même seul. Qu’est-ce qui fait qu’on peut à ce point croire que la présence d’un autre est indispensable pour se sentir bien ? Quels sont les excès auxquels cela mène sans que nous en ayons conscience ? Comment se libérer de cette dépendance avec la sophro-analyse des mémoires prénatales de la naissance et de l’enfance ?
La dépendance affective, un problème de sécurité intérieure
C’est parce que l’attachement affectif entre l’enfant et les adultes qui l’ont entouré ne s’est pas fait dans de bonnes conditions que la sécurité intérieure n’a pas été correctement construite dans l’enfance. Ça peut être le cas, lorsque :
- un adulte référent est maltraitant physiquement ou psychologiquement,
- un parent n’est pas disponible (absent, malade, alcoolique),
- d’autres raisons ont généré un climat de peur, de dévalorisation, sentiment d’abandon.
Une fois adulte, ce manque de sécurité intérieure fait rechercher quasi exclusivement à l’extérieur de soi et de façon excessive, auprès d’une autre personne (un membre de la famille, un ami, le partenaire) le moyen d’être validé, rassuré. L’estime de soi dépend alors totalement de cette autre personne.
Qu’est-ce que la dépendance affective génère ?
On peut être dépendant affectif et vivre de manière satisfaisante lorsque l’on a un travail peu exigeant ou suffisamment maîtrisé ou bien que la personne dont on dépend affectivement comble nos besoins de validation.
Lorsque la relation est déséquilibrée, que ces besoins ne sont plus couverts, le travers inconscient du dépendant est de s’oublier pour maintenir la relation coûte que coûte. Cela fonctionne un temps, mais à ne pas fixer de limites à l’autre, on peut se retrouver à souffrir davantage « malgré tout ce que l’on fait pour lui ou elle. »
Prendre conscience de l’origine de la dépendance affective et des signes ?
Guérir les blessures liées à la dépendance affective est un cheminement intérieur qui mène à l’amour de soi. La prise de conscience de ses blessures par ce travail d’analyse sur son histoire, la compréhension de l’origine de cette insécurité souvent qui prend racines dans ses premiers liens d’attachements vécus dans l’enfance. Généralement causer par une blessure émotionnelle ou d’un sentiment d’abandon ou de rejet par ses figures d’attachement.
Tout d’abord, le trait de personnalité insecure (théorie de l’attachement) selon Bowlby, peut également entraîner une dépendance affective. La personne n’a pas bénéficié, pendant sa petite enfance, d’une réassurance en profondeur sur l’affection que lui portaient ses parents. De ce fait, elle a développé une faille. À l’âge adulte, la personne a demandé à son entourage de combler cette faille en demandant incessamment de la rassurer sur un plan affectif.
Ensuite, le manque d’estime de soi ou de confiance en soi peuvent de plus être en cause. En effet, cela pousse la personne dépendante à accepter tout et n’importe quoi de la part de son conjoint parce qu’elle ne se sent pas digne d’affection. De plus, elle s’estime incapable de retrouver quelqu’un si elle est quittée. Les schémas de dévalorisation l’empêchent d’avoir une vision équitable de sa faculté à réagir. Du coup, elle éprouve le besoin de compenser en acceptant plus que ce qu’elle devrait.
Quelques signes de la dépendance affective :
- Tendance à solliciter en permanence l’avis de l’autre.
- Difficulté à se séparer.
- Difficulté à prendre une décision, seul.
- Recherche d’approbation en permanence.
- Demande permanente à l’autre de réassurance affective.
- Tolérance à des choses intolérables de la part de la personne dont on est dépendant (brimades, humiliations, voire violence, etc.).
- Relation de type fusionnel.
- Exigences de proximité, refus que l’autre s’éloigne.
- Suspicion.
- Tendance à hyper-solliciter le partenaire.
- Difficulté à percevoir les signes rassurants envoyés par l’autre.
- Refus de tenir compte du non de l’interlocuteur. La personne dépendante affective a du mal à accepter l’indisponibilité de l’autre.
- Chantage affectif (le subit, mais aussi le provoque).
- Tendance à négliger les autres relations.
- Faible affirmation de soi.
- Refus d’imaginer une vie sans le partenaire actuel.
Comment la sophrothérapie libère ces mémoires ?
Un premier travail d’analyse sur son vécu permet de prendre conscience de ces schémas et de poser des mots sur les maux du cœur. Comprendre comment ces liens d’attachements nous ont construit dans nos relations affectives. Et font que l’on répète souvent le même schéma dans les relations amoureuses.
Puis en état de relaxation, bien ancrer dans le présent l’on vient d’abord renforcer ce sentiment de sécurité intérieure afin de libérer progressivement les ressentis corporels généralement représentés comme un vide et de s’en libérer en toute confiance. Que l’on se souvienne de son histoire ou pas. Par l’état modifié de conscience et la relaxation profonde du corps, les vécus traumatiques fréquemment refoulés dans l’inconscient se libèrent par un processus de visualisation symbolique… Où la mémoire émotionnelle figée dans le passé peut se libérer de ses conséquences dans le présent.
La sophrothérapie permettra d’accéder à toutes vos ressources :
- Apprendre à se recentrer dans le présent et se focaliser sur la situation présente.
- Entraîner notre esprit à se libérer de ses croyances limitantes.
- Vivre notre corps en mouvement et effectuer un travail de sécurisation corporelle.
- Cultiver l’amour de soi, l’estime de soi et apprendre à gérer ses émotions, cultiver une autonomie affective.
- Avoir confiance en soi : se considérer soi-même comme une personne de confiance.
- Travailler sur nos valeurs et ce que nous souhaitons diffuser dans le monde.
La sophrothérapie pour reconstruire son estime de soi
La connaissance de soi apporté par la sophrothérapie permet aussi de reprendre la maitrise de son état émotionnel pour éviter de se laisser envahir par celui-ci, et ainsi garder une vision lucide, des idées claires, et adopter des attitudes plus raisonnées et constructives pour soi. Il s’agira également de faire remonter au premier plan vos qualités, vos ressources, vos réussites pour valoriser votre image de vous-même, de redorer votre estime de vous.
Pour développer l’Amour de Soi, il y a trois piliers indispensables à renforcer : la confiance en soi, l’estime de soi et l’amour de soi. La confiance en soi s’acquiert par l’expérience qui nous prouve que l’on est capable de faire telle ou telle chose ; l’estime de soi touche à la valeur que l’on s’octroie par rapport aux autres ; l’amour de soi, plus profond, tient à l’acceptation que je mérite l’amour, sans condition. Alors, comment s’y prendre ?
- Devenir son propre parent : accompagner l’enfant blessé, l’écouter dans ses doléances, lui offrir toute notre attention.
- Apprendre à se connaître soi-même : se demander quelles sont mes propres envies à moi, et s’offrir des plaisirs : un cinéma seul(e), une sortie à vélo, cuisiner pour soi…, pour se rendre compte qu’on est parfaitement capable de se donner soi-même de quoi se ressourcer.
- Se redécouvrir pour s’aimer soi-même : procéder inversement de ce que l’on fait d’ordinaire, c’est-à-dire chercher les failles chez les personnes que l’on admire pour se rendre compte qu’on en a tous (et ainsi mieux accepter les siennes) ; et chercher les qualités en soi pour se prouver qu’on en a tous… même soi-même !
- Oser prendre de la distance : une fois ces bases consolidées, expérimenter pas-à-pas la distance avec celle ou celui que l’on aime : attendre 10 minutes supplémentaires avant de demander des nouvelles ; rester une heure de plus seul(e) avant d’aller en compagnie… comme lorsque l’on apprend à nager et que l’on s’éloigne tout doucement du rebord de la piscine.
- Comprendre ce qu’on y gagne : la liberté et moins de souffrance ; un meilleur épanouissement de soi ; de nouvelles portes qui s’ouvrent sur des expériences et relations plus épanouissantes.
- Vivre dans l’instant présent et ses merveilles pour apprécier ces moments seul(e). Découvrir tout ce que l’on peut vivre d’autre, de plus enrichissant, dans cette nouvelle expérience présente être seul(e) avec soi-même et s’y sentir bien ! Le changement vient de l’intérieur. « Qui regarde à l’extérieur rêve, qui regarde à l’intérieur s’éveille. » Carl Gustav Jung [2].
[1] Dès 1969, John Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais (1907-1990), soutient que l’enfant développe une hiérarchie de relations d’attachement ; celle-ci s’établit en fonction de la force du sentiment de sécurité que lui apporte chaque relation avec ceux qui s’occupent de lui, liée à la quantité et à la qualité des soins donnés.
[2] Le travail de Carl Gustav Jung sur les archétypes, psychiatre suisse (1875-1961), a influencé de nombreux champs des sciences humaines au-delà de la psychologie, notamment dans le domaine de la littérature et du théâtre.